LA PEUR « POSITIVE »

Publié le par bea attitude

 

J'ai beaucoup parlé de la peur sous sa forme négative et sous sa forme pathologique, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger la peur dans sa dimension positive.

La peur est un capteur d’attention. La peur est une disposition qui, en l’homme, en considérant le monde dans lequel il vit, peut être tout à fait bénéfique. La peur a son utilité, un peu comme la douleur physique. La majorité des gens, lorsqu’ils souffrent d’une maladie physique, souhaitent voir la douleur disparaître au plus vite, même s’il faut pour cela simplement couvrir le symptôme. Ici, on entre dans le monde de l’aspirine!… qui, précisons-le, n’était pas non plus prévue au départ dans les plans de la Création. Dieu a créé l’homme mais pas l’aspirine ! L’homme a inventé l’aspirine parce qu’il n’a pas compris que la douleur est aussi un capteur d’attention. En effet, la douleur nous fait prendre conscience qu’il y a quelque chose en nous à transformer, qu’il y a dans notre attitude un danger pour notre intégrité. C’est pourquoi le fait de nier la douleur, c’est nier un outil considérable qui permet à notre attention d’être attirée vers des choses à transformer.

 

La peur, c’est un peu la même chose. Elle nous permet de voir ou de percevoir un danger, elle nous permet d’avoir une attitude prudente, elle fait en sorte que notre attention soit bien éveillée par rapport à certains dangers auxquels nous pourrions être confrontés. Vous voyez bien qu’à ce moment-là, la peur devient tout à fait un élément intéressant parce qu’elle nous permet aussi d’amorcer une transformation.

 

C’est pourquoi si vous avez peur face à une situation, avant de penser que vous souffrez d’une pathologie et que c’est un aspect négatif qui risque de vous paralyser dans votre croissance et votre développement, posez-vous d’abord la question :

Est-ce que cette peur est justifiée ?

Est-ce que cette peur ne vous amène pas finalement à prendre conscience de certains dangers qui sont en face de vous ?


Evidemment, à ce moment-là, la peur doit être justifiée, elle doit être une réaction adaptée à une situation précise, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas, généralement, lorsqu’on regarde la peur comme ce phénomène omniprésent de l’humanité dont je parlais au début de cette analyse. En effet, je disais que la peur est présente partout dans les collectivités et les sociétés, et cela existe à toutes les époques. Pensez à toutes ces grandes peurs collectives, la peur de l’An 1000, la peur de la peste, la peur du sida, la peur de l’An 2000 (qui, en passant, nous a bien fait rire !), la peur des attentats terroristes, la peur qui jaillit des conflits localisés partout où des populations entières sont entraînées dans la peur (cela étant en grande partie voulu et contrôlé par l’ordre mondial ).

 

A ce niveau, il est clair que la peur devient une chose dangereuse, parce qu’il y a une fabrication de la peur (les grands médias à la botte de l’ordre mondial se chargent de la diffuser), une peur que l’on subit par contagion ou par grégarisme, mais cette fabrication n’est pas artificielle. Pourquoi les médias entretiennent ils la peur ? C’est parce qu’ils ont bien compris que la peur est quelque chose de naturel qui suscite de l’intérêt en l’homme.

 

La peur est donc une arme à deux tranchants. Il y a ceux qui s’en servent pour manipuler : “Si tu ne fais pas cela, tu vas voir ce qu’il va t’arriver !”. Bien entendu, là c’est un peu grossier mais on sait bien que c’est beaucoup plus subtil et qu’on peut très bien entretenir la peur avec des principes moraux, etc… Les despotes et les tyrans utilisent ce moyen-là depuis toujours, mais, tout naturellement, ils finissent eux-mêmes par subir les affres de la peur. Entourés d’obéissances et de servilités, les dictateurs ont toujours eu de longues nuits d’angoisse terrifiantes, dans le passé comme aujourd’hui. C’est normal car cette arme, quand on l’emploie pour manipuler, c’est qu’on lui reconnais vraiment un pouvoir et, dans ce cas, cette arme agit aussi sur celui qui l’utilise. C’est dans ce sens qu’on peut dire que la peur est une arme à deux tranchants.

 

Vous me demanderez sans doute : “Quand même, pourquoi tant d’entretien de la peur dans les médias ?” Eh bien, pour une raison toute simple : ça fait grimper l’audimat ! On peut pointer du doigt les grands médias autant qu’on voudra, mais s’ils véhiculent tant la peur, c’est d’abord parce que les gens aiment ça ! C’est malheureux à dire mais c’est ainsi. Il y en a même beaucoup qui payent pour avoir peur. Voir le nombre d’attractions dans les parc de loisirs et dans le sport dont le leitmotiv principal est la peur (les maisons hantées, les montagnes russes, le saut à l’élastique, etc…).

 

Si la plupart des gens aiment tant la peur, c’est parce que c’est une chose à laquelle nous sommes extrêmement sensibles. Savez-vous que le cerveau est beaucoup plus sensible à la peur qu’au plaisir ? Ceci parce qu’il est structuré, depuis le départ, de telle sorte qu’il veut d’abord assurer la survie de l’individu. C’est pourquoi, comme je le disais plus haut, la peur, à priori, n’est pas quelque chose de mauvais si l’on considère le monde dans lequel nous sommes, parce qu’en premier lieu, ça attire notre attention sur un danger, et notre cerveau est tout à fait de cet avis-là.

 

Il faut bien comprendre que pendant des milliers d’années, le cerveau s’est spécialisé pour être sensible à la peur afin de pouvoir identifier les dangers. C’est sa grande spécialité ! Si nous pouvions un instant revenir dans les toutes les périodes du passé, nous nous rendrions compte qu’il était extrêmement important pour l’homme d’être attentif à tout ce qui pouvait présenter une menace de mort physique. Je vous laisse méditer sur la nuance entre ce que nous pouvions vivre dans la préhistoire et ce ce que nous vivons aujourd’hui.

Publié dans Késako

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
qui a écrit cette article
Répondre